Nouvelles mesures sur les travailleurs étrangers temporaires : une menace à l’économie locale
COMMUNIQUÉ
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Nouvelles mesures sur les travailleurs étrangers temporaires : une menace à l’économie locale
Depuis le 26 septembre 2024, de nouvelles mesures encadrant les travailleurs étrangers temporaires (TET) à bas salaire (moins de 27,47 $ au Québec) sont entrées en vigueur, affectant déjà radicalement les modalités d’embauche dans certaines régions du Québec, notamment dans le Haut-Richelieu, où les TET sont nombreux.
Un communiqué du gouvernement fédéral, en date du 21 octobre 2024, annonce que le 8 novembre prochain, le salaire médian augmentera de 20 %, soit de 5,49 $ au Québec, transférant ainsi près de 70 % des hauts salaires actuels en bas salaires (moins de 32,40 $) affectés par les nouvelles mesures en vigueur depuis septembre.
Nouvelles mesures : impacts pour les industries locales
Alors que la plupart des employeurs ont besoin d’obtenir une évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) avant de pouvoir embaucher un TET, certaines demandes d’EIMT ne seront plus traitées pour des postes à bas salaire dans des régions métropolitaines de recensement (RMR) où le taux de chômage est de 6 % ou plus. Or, bien que le taux de chômage de la Montérégie soit estimé à 4.1%, le Haut-Richelieu, pour l’application des nouvelles mesures, se situe dans la RMR de Montréal, où le taux de chômage est estimé à 6,7 %, soit trop élevé pour que les demandes d’EIMT soient traitées. « Sans oublier qu’au provincial, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, pôle régional de la MRC du Haut-Richelieu, n’est pas comprise sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM)», mentionne Michel Milot, président-directeur de la CCIHR.
De plus, dans certains secteurs, la limite actuelle de 20% du nombre de TET dans des postes à bas salaire sera réduite à 10 % des travailleurs et la durée maximale d’emploi des postes à bas salaire sera réduite de 2 ans à 1 an.
Cette dernière mesure handicape considérablement la capacité des industries à bénéficier du travail des TET, dont la formation à l’emploi, tant pour les bas salaires que pour les hauts salaires, est estimée à 1 an. « L’accueil d’un travailleur étranger en entreprise demande davantage de temps et de ressources : intégration à l’entreprise, mise à jour des compétences, formation à la tâche et apprentissage de la langue. L’industrie se retrouvera à investir du temps et de l’argent pour un travailleur étranger qui devra quitter avant qu’elle puisse pleinement en bénéficier », soutient Michel Milot.
Des mesures inadéquates pour la réalité locale
Ces mesures visent à prioriser l’embauche de travailleurs canadiens. La réalité du marché montre cependant que les postes concernés ne peuvent être pourvus par les travailleurs locaux, en raison d’une pénurie de main-d’œuvre. En réduisant l’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires, le gouvernement met en péril les industries locales qui peinent déjà à recruter.
« Les nouvelles mesures ne favoriseront pas l’embauche de travailleurs canadiens, déjà freinée par la pénurie de logements et le manque d’accessibilité du territoire par les transports en commun. Elles créeront cependant une pression énorme sur les entreprises d’ici, qui comptent sur ces travailleurs étrangers pour maintenir leurs opérations. », ajoute monsieur Milot, qui demande au gouvernement de réévaluer ces mesures qui risquent de nuire gravement à l’économie régionale.
« Cultivons le vivre ensemble en Montérégie »
Alors que la campagne « Cultivons le vivre ensemble en Montérégie » de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, en partenariat avec 12 MRC de la région et la Ville de Longueuil met en lumière l’importance des travailleurs étrangers temporaires (TET) pour assurer la viabilité de centaines de fermes en Montérégie, il est crucial de ne pas réduire l’accès à cette main-d’œuvre essentielle. Des mesures adaptées à la réalité locale doivent être envisagées pour la survie de nos entreprises.
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Renseignements :
Geneviève Dunn
Coordonnatrice aux communications
Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR)